Cette œuvre de Carl Einstein, publiée à Berlin en 1926, connut un tel succès qu’elle fut rééditée en 1928, puis en 1931 avec un nouveau chapitre consacré à la peinture surréaliste de Masson, Miró, etc.
Carl Einstein, théoricien des avant-gardes européennes, a très tôt découvert le cubisme à Paris, s’est lié d’amitié avec les peintres et a puissamment contribué à leur reconnaissance tant en Allemagne que dans d’autres pays. Formé à la Kunstwissenschaft, science de l’art germanique, Einstein propose une analyse pénétrante et pionnière de l’art du début du siècle, intégrant les recherches les plus avancées en ethnologie – il fut l’auteur mondialement reconnu de Negerplastik (La Sculpture nègre, 1915) – en psychanalyse, sociologie et autres domaines de pointe.
Son ouvrage « clair et courageux » lui valut aussi des inimitiés de la part de certains artistes car les critères de Carl Einstein étaient particulièrement exigeants : l’art devait créer l’espace, inventer un monde nouveau, changer l’homme.
Neveu d’Albert Einstein, Carl Einstein est né à Neuwied en 1885.
Il fuit définitivement l’Allemagne à l’arrivée d’Hitler au pouvoir et s’installe en France avant de s’engager comme combattant dans la guerre d’Espagne. De retour en France, il est arrêté et emprisonné au printemps 1940, s’échappe, mais est pris au piège à la frontière franco-espagnole. C’est là que, pour échapper aux persécutions nazies, il se suicide en se jetant d’un pont.
L’art du XXe siècle De Carl Einstein, Traduction Liliane Meffre et Maryse Staiber, Editions Jacqueline Chambon -Collection Rayon Art-, 5/10/2011, 384 pages