Qu’est-ce qu’une règle, si elle semble se confondre avec la vie ? Et qu’est-ce qu’une vie humaine, si en chacun de ses gestes, en chacune de ses paroles, en chacun de ses silences, elle ne peut plus se distinguer de la règle ?C’est à ces questions que le nouveau livre de Giorgio Agamben tente de donner une réponse, à la faveur d’une relecture passionnée de ce phénomène fascinant et d’une portée considérable que fut le monachisme occidental depuis Pacôme jusqu’à saint François d’Assise.
Tout en s’appuyant sur une reconstruction minutieuse de la vie des moines dans leur souci obsessionnel de la scansion temporelle et de la règle, Agamben montre que la véritable nouveauté du monachisme ne réside pas dans la confusion entre la vie et la norme, mais dans la découverte d’une nouvelle dimension humaine où, pour la première fois peut-être, la «vie» comme telle s’affirme dans son autonomie et où la revendication de la «très haute pauvreté» lance au droit un défi dont notre époque doit encore tenir compte.
De la trés haute pauvreté – Règles et forme de vie Homo sacer IV, 1 de Giorgio Agamben, Traduction Joël Gayraud, Editions Rivages, 14/09/2011 – 210 pages